Communiquer, une affaire de transparence. La loi pour une république numérique oeuvre dans ce sens !

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Hada Raith, ancienne chargée de mission communication auprès du Directeur de cabinet de l’Assemblée nationale et aujourd’hui consultante en communication est intervenue auprès de la promotion des étudiants en Master 1 mention « Communication publique et politique : animation et innovation des territoires » de l’université Rennes 2.

Cette spécialiste a transmis à ces futurs professionnels du domaine de la communication qu’un communicant performant est un communicant ayant un goût prononcé pour l’écriture. Dans un premier temps, elle préconise de faire un travail journalistique sur le sujet à rédiger en adoptant une stratégie de vérification des sources. Cette investigation permet de justifier le propos et apporte de la crédibilité à l’article et au discours, précise t-elle.

Dans la mesure où les données affluent, la surcharge informationnelle peut rapidement être atteinte. Le terme « infobésité » est régulièrement utilisé pour parler de ces excédents de nouvelles dont les lecteurs doivent faire eux même leur propre recherche sur les sources utilisées. Puisque les temps changent, les lois s’adaptent. La loi pour une république numérique appliquée le 7 octobre 2016, poursuit dans ce sens en choisissant une logique de transparence des données.

Cette loi à l’initiative d’Axelle Lemaire, Secrétaire d’État chargée du Numérique, a été pour la première fois co écrite avec les internautes, soit les citoyens. Une plateforme à été créée et ouverte durant trois semaines en permettant à ces derniers de s’exprimer sur les textes de la loi proposés et d’y commenter des modifications.

« Cette idée, c’était tout de même un sacré pari : aujourd’hui je peux dire que nous l’avons gagné.

Trois semaines, 21.000 participants et 8.500 contributions plus tard, c’est un texte de loi enrichi, « augmenté », que nous vous présentons aujourd’hui. Le 26 septembre, il y avait 30 articles. Depuis, 5 autres articles, nés du débat et de l’intelligence collective s’y sont ajoutés, et d’autres articles ont été scindés ou ajoutés pour porter le texte à 41 articles. Dans les 30 articles initiaux, ce sont près de 90 contributions intégrées par le gouvernement qui sont directement issues de la consultation » déclare Axelle Lemaire, Secrétaire d’État chargée du Numérique.

La loi s’articule autour de 9 débats majeurs :

  • –  L’ouverture des données publiques
  • –  Libre accès aux publications scientifiques de la recherche publique (« open access »)
  • –  Neutralité de l’internet
  • –  Définition du domaine commun informationnel
  • –  Les missions de la CNIL
  • –  La promotion du logiciel libre
  • –  Reconnaissance et promotion du chiffrement
  • –  L’action de groupe
  • –  La prise en compte du handicap

Le débat qui implique le plus ces futurs communicants territoriaux à s’interroger sur cette notion de transparence est le premier débat de la loi : l’ouverture des données publiques (ou « open data »).Cette transformation majeur de l’open data au cours des dernières années, a engagé les administrations publiques françaises à diffuser en ligne leurs principales données publiques, afin de permettre à tous d’y accéder et de les réutiliser. Aujourd’hui, les articles 1 à 3 du projet de loi les y obligent. Lors de la consultation, ces articles ont suscité une adhésion massive : l’article 1er a reçu 2 500 votes, dont 91% étaient favorables. Les 7% d’avis mitigés émanaient de contributeurs souhaitant aller encore plus loin. L’article a reçu 116 propositions de modifications et 95 arguments, soit un niveau de participation parmi les plus élevés.Les contributeurs de ces modifications sont de nombreux citoyens, mais aussi des associations engagées sur ce thème, des organismes publics, ou des entreprises de l’économie de la donnée. L’abondance des contributions a permis d’intégrer au projet de loi un nombre très élevé de propositions, en doublant le nombre d’article de loi pour ce débat, passant de 3 à 6 articles.

Si bien que les futurs communicants des collectivités devront réfléchir à deux fois avant de publier leur travail, car celui ci pourra être consulté et réutilisé par d’autres. Ce cercle vertueux de l’intelligence collective œuvre dans le sens de la transparence des données publiques.

La démocratie numérique va encore plus loin de façon à ce que les citoyens puissent se ré-approprier leur « self data », à savoir leurs données personnelles. D’ici mai 2018, le projet « MesInfos » lancé en 2012 par la Fondation Internet Nouvelle Génération (FING), consistera « à produire, collecter et exploiter des données personnelles par les individus, sous leur contrôle et pour leur intérêt propre », explique Manon Molins, copilote du projet. L’idée défendue est de pourvoir récupérer ses données personnelles et de les stocker sur une plateforme sécurisée et personnelle. Une fois de plus, ce concept sera soutenu par la loi, soit par « le règlement européen à la protection des données personnelles (RGPD) » et « constituera un levier pour le self data en consacrant le droit à la portabilité », précise Guillaume Jacquart, coordinateur technique du projet.

L’intérêt pour les futurs communicants travaillant au sein de collectivités territoriales, est de rééquilibrer le rapport « collectivité – citoyen ». « Le citoyen pourra en effet croiser ses données avec celles récoltées par la collectivité territoriale et publiées en open data, ce qui participe à la création d’un écosystème d’innovation », résume Manon Molins. Plus concrètement, il s’agit par exemple de récupérer un relevé bancaire intelligent où, sur chaque ligne d’achat, sont indiquées les factures.

Finalement, la morale dans le monde du numérique, suppose de créer plus de transparence pour aboutir à plus de démocratie.

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